La plupart des pays possèdent leur propre architecture traditionnelle. Dans bon nombre d’entre eux, elle est liée au vernaculaire.

L’architecture vernaculaire prend en compte la géographie et les matériaux locaux pour construire. Dans nos sociétés modernes, elle a souvent laissé place à l’esthétisme même si suite aux questionnements écologiques cette façon de concevoir l’architecture revient discrètement à l’ordre du jour.

Le Botswana
Les maisons traditionnelles sont petites et rondes et fabriquées à base de boue ou de fumier, de poteaux en bois et d’un toit en chaume. Généralement, plusieurs groupes familiaux liés vivent dans la même maison entourée d’une clôture abritant également les latrines, parfois une dépendance et un petit jardin.

Le Kenya
Ce sont les femmes du peuple Massaï qui construisent les Manyattas avec du bois sec, de la paille et de la boue. Ces maisons sont construites en respectant l’environnement selon leur culture : aucun arbre n’est abattu, aucune plante n’est détruite.

Madagascar
Les maisons traditionnelles malgaches sont faites de briques moulées à partir de pâte d’argile mélangée à du sable et cuites au four ou séchées au soleil. Elles sont ensuite assemblées avec un mortier de terre puis enduites d’une terre de roche rouge ou brune ce qui leur donne cette couleur caractéristique orangée. Les toits sont en paille ou en tuile, les planchers, les portes, les fenêtres et les charpentes en bois.

Les maisons de terre crue quant à elles sont construites en étendant une boue malaxée par couches successives entrecoupées de périodes de séchage. Après séchage complet, les planchers sont posés et la charpente assemblée.

Le Zimbabwe
Faites de briques de boue et d’acacia, les maisons sont rondes avec un toit de chaume. Même si actuellement de plus en plus de maisons sont carrées ou rectangulaires, la forme arrondie perdure pour la cuisine afin de maintenir la tradition qui veut qu’elle dispose d’un banc tournant le long du mur droit où les hommes pourront prendre place pour manger.

Les États-Unis
Les maisons traditionnelles des États-Unis ont évolué au fil des ans. Petite visite dans le temps :

  • la maison coloniale, entre 1880 et 1955. Ce retour en arrière aux premiers styles d’architecture est dû aux célébrations du centenaire de l’Amérique en 1876 et à la nostalgie qui s’ensuivit. C’est l’un des styles les plus durables du pays.
  • la maison néoclassique, entre 1895 et 1950. Cette architecture gréco-romaine vient de l’intérêt marqué pour ce style suite à l’exposition universelle de 1893 sur le thème classique.
  • la maison néocoloniale espagnole, entre 1915 et 1940. Avec ses détails empruntés à l’architecture espagnole et italienne, elle deviendra très populaire et remplira les banlieues après la Première guerre mondiale.
  • la maison française, entre 1915 et 1945. Elle est rapportée par les soldats américains servant en France où ils avaient vu ces caractéristiques dans les maisons de campagne.
  • la maison moderniste, entre 1920 et 1940. Elle est basée sur les formes des bâtiments commerciaux de l’époque.
  • la maison de style international, dès 1925. Elle doit son nom à une exposition de 1932 au Musée d’Art moderne où les architectes pionniers y exposèrent leur travail.
  • la maison ranch, entre 1930 et 1960. Elle a été inspirée par les maisons coloniales espagnoles.

La Chine
Le style commun de logements était le Siheyuan datant d’environ 1’000 ans avant J-C. Il est reconnaissable par sa cour carrée fermée entourée de maisons sur 3 ou 4 côtés.
Cette enceinte fermée permettait de séparer l’espace familial de l’espace public. Il était composé par une porte principale suivie d’une cour extérieure puis d’une porte secondaire ouvrant sur la cour principale entourée des chambres. Les chambres des filles étaient positionnées à l’arrière afin qu’elles ne puissent pas sortir sans l’autorisation des parents.
Des sculptures en briques ou en bois étaient disposées dans les lieux importants tels que les parois latérales des portes. Le gris était la couleur dominante pour les briques, les murs, les toits et les décorations. Seules les portes et les fenêtres étaient revêtues de couleur rouge et verte.

La Cité Interdite est un parfait exemple du Siheyuan et en est le plus grand.

Ce type de maison ne convenant plus à la vie moderne, il disparait chaque jour au profit des immeubles.

Le Vietnam
Il y a 4’000 ans, les vietnamiens construisaient des maisons sur pilotis adaptées aux plaines inondables et aux pentes raides. Ce style parfait pour leur environnement est encore très populaire et les maisons actuelles sont construites selon cette base.
Elles sont généralement faites à partir de bois, de bambou, de canne ou de rotin. La place sous la maison est utilisée pour le stockage.

La Mongolie
Leur yourte est parfaitement adaptée au terrain et à leur style de vie. Les Mongols n’aiment cependant pas cette appellation d’origine russe et l’appellent donc Ger.
Cette tente ronde créée par un cadre en bois fait de 88 poteaux vient couverte de feutre étanche avec un trou pour la fumée au centre. Seules deux colonnes centrales servent de soutènement à toute la structure. Le sol est soit couvert d’un plancher en bois ou simplement de feutre.
La porte est toujours côté sud pour apporter de la lumière à cette maison sans fenêtre.

Les anciens Gers devaient être mis tels quels sur roues afin que les yaks puissent les tirer d’un endroit à l’autre. Les nomades actuels en construisent des pliables qui peuvent être emballés sur le dos de leur bétail.

Même si des maisons modernes sont construites en Mongolie, nombre de personnes vivant dans les campagnes leur préfèrent ces habitations traditionnelles.

La Syrie
Pour faire face à la chaleur, les maisons ruches sont construites depuis 3’700 ans avant J-C. Ces structures sont écologiques de par la provenance locale des matériaux : boue, terre, paille et pierre, et de par l’isolation naturelle offerte par ces murs épais. En effet, l’intérieur reste généralement aux alentours de 23-30° tandis que le désert alentour peut monter aux environs de 60°.
Au sommet des habitations il y a un trou qui apporte la lumière à l’intérieur et aspire l’air chaud vers le haut. Grâce à leur forme conique, l’intérieur est quand-même maintenu au sec lors des pluies.

Ces maisons sont encore utilisées aujourd’hui dans le désert et les milieux agricoles. On en trouve aussi dans les villes mais plutôt pour le stockage.

La Suisse
Le mot chalet date de 1328. Il est apparu dans le canton de Vaud pour désigner de simples cabanes en rondin construites pour les agriculteurs à l’alpage.
Aujourd’hui on l’utilise pour désigner la maison traditionnelle suisse que l’on retrouve dans les régions forestières ou les Alpes. Cette maison en bois (typiquement du pin rouge) a un toit en bardeaux ou en tuiles supporté par de solides supports servant aussi de décoration ou par des poutres en saillie. Les pignons sont souvent sculptés.

L’Irlande
La maison traditionnelle est le cottage. Ses murs étaient faits d’argile ou de pierre et le chaume du toit était de paille, roseaux ou bruyère selon les régions. Avec ses matériaux locaux, le cottage se fondait parfaitement dans le paysage.

Le chaume devant être renouvelé après un certain temps, on plaçait le nouveau sur l’ancien ce qui explique que certains toits soient très épais.

La Hollande
Aviez-vous remarqué que les maisons typiques d’Amsterdam sont penchées ?

Elles sont inclinées vers la rue.

  • Amsterdam étant un port, les greniers des maisons servaient à stocker les marchandises. Hissées grâce au crochet de la poutre à l’étage, si la maison était penchée en avant cela évitait qu’elles ne heurtent les murs ou les fenêtres. Actuellement ces poutres de levage servent encore pour déplacer des affaires lorsque les propriétaires déménagent par exemple.
  • La partie supérieure de la façade était décorée selon la richesse des propriétaires. Les maisons penchées en avant permettaient ainsi de mieux les exposer.

Elles sont tordues.

  • Les pilotis sur lesquels les maisons étaient construites étaient en bois de moindre qualité et parfois pas assez long pour s’enfoncer jusque dans le sol stable situé à environ 11m sous la couche d’argile molle. La vieillesse de ces poteaux et le fait qu’ils s’enfoncent dans le sol humide de manière irrégulière font bouger les maisons.
  • Le niveau d’eau est parfois descendu. Les poteaux sont alors à l’air libre et ils commencent à pourrir faisant ainsi bouger la maison.
  • Si des étages supplémentaires sont construits sur le dessus, la charge devient plus grande que celle calculée lors de la construction et les maisons commencent à se tordre.
  • Serrées les unes contre les autres elles se tiennent. Mais si l’une bouge ou est rénovée, celles attenantes se tordent. C’est d’ailleurs le cas des maisons en bout de rangée.

Quant à l’explication de leur forme haute et étroite, elle vient du fait que les parcelles le long des canaux étaient très petites : de 5 à 7m de largeur. Il semblerait que c’était calculé pour que chacun ait son entrée vers le canal, moyen de transport le plus important de l’époque. Les maisons sont cependant assez profondes et disposent souvent d’un grand jardin caché. Quant aux maisons plus larges, elles appartenaient simplement à de riches marchands qui avaient pu acheter deux parcelles !

La Norvège
Traditionnellement les maisons étaient peintes en rouge, jaune ou blanc :

  • le rouge était la couleur la moins chère à produire car à base d’ocre et d’huile de foie de morue. C’est pourquoi de nombreux bâtiments situés dans les zones où les revenus étaient inférieurs à la moyenne ainsi que les granges sont rouges.
  • le jaune également créé à base d’ocre et d’huile était un peu plus cher que le rouge.
  • le blanc était la couleur la plus luxueuse car à base de zinc minéral ce qui la rendait très couteuse. Certaines familles s’inquiétant de leur image auraient peint leur maison en rouge et la façade face à l’océan en blanc.

La Grèce
Comme il n’y avait pas de bois disponible, les maisons ne devaient avoir qu’un étage et les poutres devaient mesurer au maximum 3m de long. L’épaisseur des murs était d’environ 70cm pour conserver la température idéale à l’intérieur. Les éléments constructifs simples uniquement prévus pour couvrir les principaux besoins quotidiens avaient été réfléchis pour ne pas attirer les pirates par une apparente richesse à l’époque médiévale.

La couleur blanche était choisie pour réduire l’absorption du soleil en été. En 1936, le Premier Ministre grec ordonna de peindre les villas également en bleu pour symboliser les vagues blanches sur la mer et le bleu du ciel.

Les îles Salomon
Les maisons sont faites de panneaux et leur toit de chaume de rotin tissé. L’ossature du bâtiment est en bois clair relié par des fibres. La structure repose sur de la terre battue dans laquelle les supports ont été enfoncés.

Les hommes et les femmes vivaient dans des habitations communales séparées. Celles des femmes étaient moins décorées et faites avec des feuilles plus petites que celles pour les hommes. Les maisons des hommes quant à elles mesuraient jusqu’à 200 m2 et disposaient d’un toit à haute pente pour garder la fraicheur et permettre le stockage. Ce type de toit perdure dans tous les types de bâtiments contemporains des Iles Salomon.

Actuellement des fenêtres, des entrées et des porches sont ajoutés à ces habitations communales pour en faire des maisons familiales.

Les Iles Samoa
La maison traditionnelle, Fale est de forme ovale ou ronde sans mur. Le toit, un dôme recouvert de chaume, est soutenu par des poteaux en bois attachés ensemble grâce à une corde tressée à la main à base de fibres de noix de coco séchées. Aucun clou ou vis n’est utilisé.
Le chaume du toit est traditionnellement fait à base de feuilles de canne à sucre et peut durer jusqu’à 15 ans.

Delphine Bec

Sources:
https://maison-monde.com