Sous ce nom futuriste se cache quelque chose de bien connu : la tuile en terre cuite. Mais alors, pourquoi tant de mystère?

L’Invisible Solar est en fait une tuile révolutionnaire : à l’aspect traditionnel de la terre cuite, elle est fabriquée avec les dernières nouveautés technologiques concernant l’énergie solaire lui permettant d’avoir un dispositif photovoltaïque invisible intégré.

Premier avantage, son apparence peut s’adapter aux caractéristiques de la région dans laquelle elle sera posée. Elle peut ainsi être produite à partir d’argile locale comme par exemple dans le Sud de la France afin de garder ce coloris propre aux toits provençaux.
Mais plus incroyable encore, sa surface peut également être de pierre, de béton ou de bois !
Sa grande flexibilité concernant son aspect offre ainsi de nombreuses possibilités de combiner formes et coloris afin de ressembler aux principaux matériaux de construction.

     

Deuxième avantage, ce produit est fabriqué à base de matériaux non toxiques naturels ou recyclés et ses éléments de composition sont recyclables.

Si cette invention remporte un immense succès, il n’est pas lié uniquement à ces deux avantages mais également aux nombreuses fonctions qu’apporte cette tuile hors du commun.
En effet, en plus de produire une énergie propre et renouvelable, tout comme une tuile standard elle imperméabilise et protège les habitations, mais permet également de purifier l’air des substances nocives. Bonus non-négligeable, sa surface est autonettoyante.

Comment ça marche ?
Sa surface opaque à la vue mais transparente pour les rayons du soleil permet de recouvrir les cellules photovoltaïques sans limiter leur efficacité. Ainsi, le soleil pénètre facilement et peut activer ces cellules.
Plus scientifiquement, son fonctionnement se base sur le principe de la basse densité moléculaire. Chaque module est formé avec un composé polymère (à base de plastiques recyclés) qui est travaillé pour activer l’absorption des photons. A l’intérieur de ces modules viennent ensuite incorporées des cellules standards de silicium monocristallines.

Dyaqua
C’est la PME italienne Dyaqua, spécialisée dans l’intégration esthétique des énergies renouvelables, qui a inventé ce concept.
Cette entreprise projette et produit une technologie photovoltaïque et LED innovante qui se distingue par sa parfaite intégration architecturale et esthétique. Leur objectif est de créer des produits fonctionnels et durables, tant d’un point de vue écologique qu’esthétique, et respectant les caractères esthétiques des bâtiments et du lieu où ils sont installés.

Leur premier produit phare est la gamme Medea. Il s’agit de lampes LED ultrarésistantes qui ressemblent aux matériaux de construction usuels tels que la pierre, la brique ou le carreau. Ainsi, durant la journée vous ne voyez qu’un mur ou un sol normal mais la nuit vous avez des lampes intégrées qui peuvent s’éclairer.
Le tout fonctionne grâce à une invention innovante qui permet de les rendre opaques à la vue mais transparentes pour la lumière LED. Ces lampes LED hors du commun sont de plus très résistantes à l’eau, à l’humidité et aux produits de nettoyage. Comme souhaité par Dyaqua pour leurs produits, les lampes Medea sont également recyclables, purifient l’air et s’auto-nettoient. De plus, elles consomment très peu d’énergie et ont une efficacité allant jusqu’à 70’000 heures d’utilisation continue.

En parallèle au lancement de ce produit, l’entreprise réfléchissait déjà à l’idée d’apporter de l’énergie solaire dans les centres historiques. Cela faisait donc un moment que la recherche pour l’Invisible Solar était en route de façon très présente mais le processus de développement fut long. Finalement, après 6 ans de recherches et de développement, le produit a vu le jour et a été commercialisé en Italie pour la première fois le 1er juin 2016.

Le but futur de Dyaqua est de continuer leur activité dans la continuité avec d’autres projets photovoltaïques invisibles et d’illumination intégrée.

But
L’idée principale de Dyaqua dans la création de l’Invisible Solar était de proposer une solution aux centres historiques et aux rénovations des monuments du patrimoine afin de promouvoir les énergies solaires sans perdre en esthétique.
Cette révolution énergétique était d’ailleurs attendue depuis plusieurs années pour rénover les centres historiques de villes comme Florence, Venise et même Rome.
Dès lors, même les plus anciens édifices du patrimoine et les bâtiments protégés pourront être dotés de panneaux photovoltaïques.

D’un point de vue moins public, cette tuile peut également être une solution aux problèmes rencontrés par certains particuliers.
En effet, certaines régions refusent les panneaux photovoltaïques sur les nouvelles constructions ou les rénovations pour des motifs de protection du patrimoine ou des paysages. Les propriétaires pourront dès lors se tourner vers cette alternative pour avoir quand même accès à l’énergie solaire.

Installation
Son installation simple ressemble à celle des tuiles traditionnelles en terre cuite.
Dans le cas de constructions existantes, elle permet ainsi de remplacer la couverture déjà en place, en totalité ou partiellement, sans avoir besoin de modifier ou d’ajouter d’autres structures.
Le raccordement (branchement électrique) des tuiles entre elles est réalisé grâce à une vis métallique qui fait office de connecteur. Les rangées de tuiles peuvent ensuite être raccordées à un onduleur réseau ou à plusieurs micro-onduleurs. Voir son installation en vidéo.

L’utilisation de l’Invisible Solar ne se limite pourtant pas aux toits… Il peut aussi bien recouvrir les murs extérieurs et les murets de jardin ou de terrasses ainsi que les parterres extérieurs tels que petites allées, parkings, trottoirs, etc.

En unissant toutes ces possibilités, la production d’énergie peut être diffusée et permettre de couvrir la majorité des besoins énergétiques.

Selon Dyaqua, 15m2 (soit 223 tuiles) permettent un rendement de 1000Wc. En comparaison, pour obtenir le même résultat, il faut environ 7m2 de panneaux photovoltaïques.
Selon l’entreprise également, leur longévité serait par contre de 40 ans contre 25 à 30 ans pour un panneau photovoltaïque standard.

Même si les tarifs ne sont pas donnés publiquement, on peut s’attendre à ce que l’Invisible Solar soit plus coûteux par rendement qu’un panneau solaire. Mais s’agissant d’un produit nouveau, si la demande augmente et que la production augmente en conséquence, il devrait devenir de plus en plus compétitif.

Nous verrons ainsi dans quelques années si le reste de l’Europe a suivi l’Italie dans cette révolution énergétique de ses centres historiques…

Sources :
Dyaqua
www.ecosources.info
http://positivr.fr/

Delphine Bec